Un bec disproportionné et richement coloré, des pattes palmés orange vif et un maquillage de clown caractérise le macareux moine. Durant neuf mois de l’année, ce petit oiseau marin mène une vie solitaire. Par contraste, en période de reproduction, il se rassemble sur les côtes rocheuses et les ilots où ils forment d’immenses colonies animées et bruyantes.
Habituellement seule ou en couple, le macareux moine est un excellent nageur, se propulsant sous l’eau avec ses ailes. C’est un piètre voilier qui lorsqu’il décolle, vole au ras des vagues au rythme incroyable de 400 battements d’ailes par minutes pour rester en l’air. Ces pattes sont placées très à l’arrière du corps, si bien qu’il s’écrase littéralement au sol quand il se pose par vent fort !
Très sociables, les macareux forment d’immenses groupes en pleine mer pour trouver un partenaire. A terre, des bagarres éclatent souvent pour défendre les sites de nidifications. Ces querelles attirent en général une horde de spectateurs curieux et loquaces. Lors de leurs allées et venues de la colonie, les macareux volent en grande bande compacte pour échapper aux prédateurs.
En période nuptiale, le bec du macareux est rouge, jaune et bleu, puis pâlit en fin d’été. Les couples de macareux en parade roucoulent et tapotent leurs becs l’un contre l’autre avant de s’accoupler. Ils creusent un terrier avec leurs becs et leurs griffes. La femelle y pond un œuf, que couve à tour de rôle les parents. Ils nourrissent ensemble le poussin pendant 40 jours avant de l’abandonner. Celui-ci reste encore 10 jours dans le terrier avant de partir en mer.
Le macareux plonge jusqu’à 60 mètres pour pêcher de petits poissons grégaires, comme les lançons et les colins, ses proies favorites, pour se nourrir, il s’enfonce sous l’eau comme un canard puis nage vers le fond. Il avale ses captures immédiatement, sauf si il pêche pour son petit. Les goélands argentés attendent souvent que les macareux reviennent de la pêche le bec plein de poissons pour les poursuivre et leurs voler leur repas. Pour éviter cela, les macareux rejoignent au plus vite leurs terriers.
Autrefois, les macareux moines étaient largement chassés. Aujourd’hui, beaucoup meurt de la pollution pétrolière ou chimique, ou sont piégés dans les filets de pêche. Dans le même temps, la sur-pêche de l’atlantique nord réduit leur source d’alimentation. Se nourrissant de poissons d’eaux froides, ils sont menacés par le réchauffement global de la planète qui repoussent leurs proies vers le nord et réduit ainsi leurs aires de répartitions.
Le savais-tu ?
On a vu un macareux moine tenant 62 petits poissons dans son bec !
Fiche Technique
Fratercula artica
Arctique et Europe du nord
20 à 25 ans
Vulnérable
Piscivore