Il est un genre d’haplorhiniens qui ne ressemblent guère à un singe, le tarsier. Il fait plutôt penser à un galago à queue de rat, avec ses longues jambes aux régions tarsiennes très allongées, ses doigts et ses orteils allongés, ses yeux immenses, ses grandes oreilles (ce qui explique pourquoi il fut jadis classé avec les galagos et autres lémuriens plutôt qu’avec les singes et anthropoïdes). Les tarsiers habitent les îles de l’Asie du sud-est. Il en existe 4 espèces : l’une sur Sumatra, Bangka, Belitung, les îles Natuma et Bornéo; une autre sur Leyte, Samar, Bohol, Dinagat et Mindanao aux Philippines; deux autres sur l’île central de Sulawesi (dont une atteint les îles de Sangibe et Peleng).  Les tarsiers sont des animaux nocturnes.

Leurs yeux sont réellement immenses et chez les espèces les plus spécialisés, les orbites sont si démesurées que la tête est effectivement que haut. Les tarsiers vivent en couple et se nourrissent d’insectes, de lézards et d’autres petits vertébrés. On les voit rarement, bien qu’ils soient pas rares, surtout dans les forêts secondaires. Leurs noms indonésiens en dit long sur leurs modes de vie et leurs personnalités : binatang hantu – l’animal fantôme.

A eux-seuls, les tarsiers forment un sous-groupe des haplorhiniens. L’autre sous-groupe, les simiens, rassemble tous les autres membres du groupe : singes, grands singes ou anthropoïdes, et hommes. Leur cerveau plus développé et leur grande intelligence les distinguent des autres primates. Ils se subdivisent en singes du nouveau monde du Nouveau Monde d’une part, et tous les autres d’autres part.

Ce primate a plusieurs moyens de communication, comme un appel territorial fort, mais il a surtout la singulière capacité d’émettre des ultrasons. La fréquence principale du cri du tarsier est de 70 000 Hz et il peut entendre jusqu’à 91 000 Hz. Par comparaison, le spectre auditif humain va de 20 à 20 000 Hz. Ce moyen de communication présente l’avantage précieux d’être discret. En effet, la majorité des prédateurs du tarsier, qu’il s’agisse d’oiseaux, de serpents ou de lézards, sont incapables d’entendre des fréquences aussi aiguës. Leur perception des ultrasons permet également de repérer par écholocation les insectes dont ils se nourrissent et qui émettent eux-mêmes des sons de haute fréquence.

Les tarsiers sont en danger à cause du tourisme car ceux sont des animaux craintifs et angoissés qui supportent mal la présence de l’homme.