Le bec-en-ciseaux noir descend en piqué jusqu’à la surface de l’eau, le bec partiellement immergé. On le distingue facilement des autres oiseaux aquatiques à son plumage noir et blanc, à son bec orange et noir et à sa façon unique de chercher la nourriture. On le rencontre dans les eaux côtières et chaudes d’Amérique du nord et du sud.

Le bec-en-ciseaux noir niche en colonie de 100 à 200 couples et n’a qu’un seul partenaire. Le couple effectue une parade amoureuse aérienne et chasse pendant cette période de séduction pour établir et renforcer les liens; le male offre souvent un poisson à la femelle avant l’accouplement. Le nid est un trou peu profond dans le gravier ou le sable, sur une plage de coquillage. L’oiseau niche parfois aussi sur un monticule de terre à coté d’une autoroute ou sur d’autres structures construites par l’homme. Les deux parents couvent les œufs qui éclosent au bout de 3 semaines. Ensemble, ils élèvent leurs oisillons, les nourrissent de poissons et les défendent farouchement contre les intrus, le coup relevé et descendant en piqué au ras du sol avec des cris dissuasifs. Quand les oisillons sont plus grands e qu’ils sortent du nid, ils creusent un trou peu profond dans le sol pour se protéger du danger.

Le bec-en-ciseaux noir n’est pas menacé sur l’ensemble du globe, mais sa population diminue, surtout le long de la cote est des Etats unis, en grand partie à cause de l’ingérence humaine dans les sites de nidifications : la circulation routière croissante et les activités sportives et ludiques sur les plages, les réseaux côtières perturbent l’oiseau en été, pendant la période de reproduction. Par ailleurs, les chiens et chats retournés à l’état sauvage sont une nuisance pour les œufs et les oisillons. La pollution chimique est également une menace, car les œufs pollués risquent de ne pas éclore. L’espèce est classé vulnérable dans plusieurs états de l’Amérique du nord; le commerce des oiseaux et de leurs plumes est interdit.

Le bec-en-ciseaux noir vit en colonie nombreuse, parfois même avec d’autres oiseaux, comme les sternes, sur les plages récifales et les bancs de sable. On le rencontre aussi dans les marécages et les estuaires à marées, au bord des rivières larges et dans certains lacs à l’intérieur des terres. Contrairement à la sterne, à la mouette et d’autres oiseaux apparentés, le bec-en-ciseaux vole et rejoint le groupe la nuit, grâce à ses yeux qui lui permettent de se repérer dans le noir. Il se nourrit à l’aube et au crépuscule. Dans la journée, il dort, se repose, paresse au soleil ou lisse ses plumes dans l’eau peu profonde. Malgré ses pattes palmés, cet oiseau nage rarement. Il utilise sa palmure pour ne pas s’enfoncer dans le sable et la vase des marécages, pour creuser son nid en chassant le sable derrière lui ou pour se rafraichir en trempant ses pattes dans l’eau quand il fait chaud.

Pour chasser, le bec-ciseaux noir vole au ras de l’eau, en ligne droite, les ailes à quelques millimètres de la surface. Pendant ce temps, il maintient sous l’eau l’extrémité de sa mandibule inférieure, deux fois plus longue que sa mandibule supérieure. Ainsi, il fend l’eau et ramasse tout ce qui passe à portée de son bec. Il mange de petits poissons à chair blanche et de petits crustacées, surtout des crevettes. Quand il tient une proie, il referme son bec, s’envole, rejette la tête en arrière et l’avale. Le bec-en-ciseaux noir chasse seul, en couple ou en petit groupe familial. Il vit près des eaux calmes, rarement ou jamais troublées par les vagues, ce qui rendrait la pêche plus difficile.