Le diable de Tasmanie a un aspect nettement moins attrayant que le loup marsupial. Son nom latin signifie « amateur de chair », il est considéré comme le plus féroce et le plus carnassier des marsupiaux. Il mesure une soixantaine de centimètres, au minimum 80, plus 25 centimètres de queue; le mâle pèse 6 à 9 kilogrammes, la femelle 4 à 5 kilogrammes. Le corps est massif, la tête énorme, le museau large, les oreilles sont courtes et velues, les yeux petits, avec une pupille ronde. La lèvre supérieure est hérissée de nombreuses verrues; la queue est brève, conique, très grosse à la base et effilée à la pointe. Les pattes, courtes et légèrement torse, sont presque d’égale longueur. Le marsupium, en forme de fer à cheval, s’ouvre postérieurement. Le pelage est constitué par des poils courts et hérissés; les joues portent une touffe de vibrisse très longue et très raide. Une raie blanche barre habituellement la poitrine, et deux taches également blanches ornent les flancs. Le reste du corps est noir.
Il semble que le diable de Tasmanie est peuplé autrefois le reste de l’Australie, mais qu’il n’ait pas pu résister à la concurrence du dingo, le chien placentaire australien, et qu’il n’ait subsisté qu’en Tasmanie, où il n’y a pas de dingo. Au début de la colonisation de la Tasmanie, il se révéla fort nuisible, car il détruisait les poulaillers avec le même instinct sanguinaire que les martres. Les colons commencèrent à les persécuter avec un tel acharnement qu’il se retira dans les forêts les plus profondes et les plus inaccessibles des régions montagneuses de l’île. De nos jours, il est devenu très rare.
Purement nocturne, il évite la lumière solaire et passe la journée caché dans un trou de rocher, un arbre creux, ou un terrier de wombat aménagé où il dort d’un sommeil profond. Lorsque la nuit tombe, il se met en quête de nourriture. Comme tous les carnassiers, il à des mouvements vifs et rapides, sans atteindre l’agilité des Mustélidés ou des Viverridés. Par son aspect général, son comportement et ses gestes, il fait plutôt penser à un ours : il marche à terre la plante de ses pieds et s’assoit sur ses membres postérieurs.
Il s’attaque indifféremment aux vertébrés et aux invertébrés, aux animaux marins comme aux animaux terrestres, se montrant toujours extrêmement vorace. Il consomme aussi toutes sortes de charognes et de déchets d’animaux. De temps en temps, il pousse des aboiements semblables à ceux du chien, et, parfois, un grognement assourdi. C’est un combattant acharné, au caractère irascible, pour lequel ses puissantes mâchoires, capable de broyer les os, constituent une arme redoutable.
Néanmoins, le nom de « diable », que lui ont décerné un peu hâtivement les premiers naturalistes qui eurent l’occasion de l’observer, semble un peu excessif. Comme la plupart des espèces, le comportement est très variable d’un individu à l’autre et, en captivité, il montre généralement un tempérament assez doux.
Mâle et femelle vivent séparés. En mai ou juin, la femelle donnent naissance à 3 ou 4 petits qui mesurent 12 millimètres de long. Ils trouvent un un abri confortable dans sa poche marsupial qui, contrairement à celle de la plupart des femelles de cette famille, est complètement fermée durant tout le temps que les petits y séjournent. Au bout de 7 semaine, ils mesurent déjà 70 millimètres et, au bout de 15 semaines, ils se détachent des tétines maternelles. A ce moment, ils ont un pelage fourni et les yeux ouverts. Ils tètent leur mère pendant au moins 5 mois, mais celle-ci les dépose dans un nid quand ils deviennent trop gros pour qu’elle puisse les porter dans sa poche. Ils commencent à s’accoupler à deux ans et vivent 7 à 8 ans.
Fiche Technique
Sarcophilus harrisii
Côte de Tasmanie
8 ans
en danger
Carnivore